L’homme s’approche de sa victime, les ultimes rayons de soleil du crépuscule faisant luire son crâne chauve, il s’avance avec un rictus démoniaque sur le visage. Lorsque la femme le remarque, il est trop tard, et le couteau se lève et s’abat violemment, tandis que la victime se retrouve paralysée par la terreur.
Soudain, étrangement, le bras de l’assassin s’arrête d’un coup, à sa grande surprise. Et celui-ci réalise qu’il ne peut plus bouger.
C’est alors que je sors des ombres, et m’approche de ma proie, silencieusement, d’un pas inexorable.

Shadowheart : Encore un cri silencieux, encore une voix qui se perd dans le vide, mais ces appels au secours, ne se perdent pas dans les ténèbres !

Je m’approche, et prends les lames dans les mains de l’homme, qui ne semble pas réaliser ce qu’il lui arrive. Bien cachée sous ma capuche, je souris. Puis, alors que l’innocente s’enfuit, je tords l’ombre de l’assassin, pour l’immobiliser dans une clé de bras. Et, je sors des zip de ma poche et lui lie les mains dans le dos.

Shadowheart : Victor Szaz, tu n’ajouteras pas de nouvelle scarification sur ton corps cette nuit, ni la prochaine, cette femme n’était pas un zombie à libérer de l’existence, en revanche, Gotham mérite d’être libéré de la tienne. Ta cellule t’attend, à Arkham.

Je me recule, en le maintenant immobilisé, tandis que j’entends les sirènes de la police de Gotham qui se font de plus en plus proches, et les voitures s’arrêtent, les flics débarquent dans la rue, et se saisissent de l’homme. Je desserre l’étreinte, et me retire dans les ombres avant que quiconque n’ait pu avoir conscience de ma présence.
Je m’assois sur un bloc de béton, au bord d’un parc, et je me mets à songer. Comme souvent, mes pensées se tournent vers ma sœur. Puis, je réalise que la nuit va bientôt s’achever, et que, sous mon apparence normale, je vais devoir enchainer avec l’interrogatoire dudit Szaz pour finaliser le dossier.

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Après ma remarquable infiltration de l’asile d’Arkham, je ne peux que me sentir guilleret, même si je me doute bien que le plus difficile va commencer. Les lieux sont quand même assez déserts, peu de détenus ici. J’ai oui dire, par la presse, qu’une grande évasion avait eu lieu il y a peu, et que seuls ceux qui se sont fait reprendre étaient présents.
Je m’adresse à une caméra de surveillance.

J : C’est quand même un peu triste, pas vrai, directeur ? Personne pour jouer avec moi, pas de Pingouin, ni de Ivy, et encore moins de Grundy. Pourquoi les avoir laissé filer ? Je me serais fait une joie de transformer ces lieux en petit paradis de villégiature pour criminels de haut rang !

J’ouvre une porte, qui donne sur une sorte de rotonde, dans laquelle se trouve un groupe de gardiens, armés jusqu’aux dents. Les fous.

Je m’avance au milieu d’eux, alors qu’ils me mettent en joue, et je fais mine de m’être fait malencontreusement attraper.

J : Mais c’est qu’ils ont réussi, les petits. Ils m’ont attrapé, et ils doivent déjà songer à leur future promotion. Et bien, vous savez quoi ? C’est raté. Avez-vous déjà dansé avec le Diable, au clair de lune ?

Je tourne sur moi-même et saisit un premier garde que j’utilise comme bouclier humain, et j’en profite pour occire les autres à l’aide d’un révolver. Puis, je brise la nuque de mon otage, avant de prendre l’escalier qui m’amènera au bureau du directeur. Je me sens tout joyeux, et, je remarque un autre garde qui se dirige vers moi, équipé d’une matraque électrique. Mais, ma canne est plus rapide, et lui brise la machoire avant qu’il n’ait eu le temps de réagir.

Ah, que j’aime cette canne, un cadeau que je me suis fait, on n’est jamais aussi bien servi que par soi même. Une tête de clown en adamantine, avec des yeux verts de kryptonite, et plusieurs cartouches de gaz cachés dans le tube.

La porte du bureau du directeur est en vue.

La journée commence doucement, après un café bien serré, j’enfile un tailleur bien pro, et je passe au bureau. Comme prévu, l’appréhension de Viktor Szaz est le sujet le plus important de la journée, et il me revient d’aller à Arkham procéder à son interrogatoire.
J’hèle un taxi, et demande qu’on m’avance vers cette structure, et le chauffeur, un homme vraiment patibulaire me regarde avec méfiance. Il est vrai que peu de gens apprécient de s’approcher de cette bâtisse de fâcheuse réputation. Durant le trajet, je lui explique ma fonction, afin de le rassurer, mais j’ai l’impression que ça ne lui fait ni chaud, ni froid.
Je le déride en sortant, en lui attribuant un grâcieux pourboire, et je franchis les lourdes portes de l’asile. Moi non plus, je n’aime pas entrer ici, mais, ma consolation est de me dire qu’un jour, les responsables de mon malheur s’y retrouveront. Et je m’imagine déjà en train de faire le même parcours pour rencontrer monsieur Luthor.
Je franchis le portique, et donne mes papiers au gardien, que je connais plutôt bien, et je m’installe dans la salle d’attente en attendant que Szaz soit installé dans la salle d’à côté. J’en profite pour étudier le dossier. L’individu affirme qu’il a été appréhendé par un fantôme. Décidément, il va passer pour encore plus dingue qu’il ne l’est déjà. Et je m’attends à un moment fun à défaire son histoire, et lui faire admettre que Shadowheart n’existe pas.
Soudain, les alarmes se mettent en route. Je me demande ce qu’il se passe, et je me lève et me dirige vers le couloir. Aucun garde en vue, et les armoires à armes létales sont ouvertes. Je soupçonne une tentative d’évasion. Et je me dis que les choses devraient rentrer dans l’ordre au plus vite, même si, je crains le pire. Je m’avance dans le couloir, tandis que des bruits de coups de feu se font entendre.
J’envoie un sms au bureau, pour les prévenir que je pourrais être bloquée ici, ils devraient contacter Gordon au commissariat. Et, compte tenu des circonstances, je me fonds dans les ombres, et me dirige vers la source de la fusillade.

Je m’avance vers la double porte du directeur lorsqu’un groupe d’intervention apparait en face de moi. Je souris avec malice.

J : Bonjour messieurs, merci pour le comité d’accueil, tout ça pour ma petite personne, je n’en demandais pas tant. Mais, dite-moi, avez-vous déjà… Vous connaissez la musique, je suppose, on vous a briefé sur ce que je suis ? Sachez qu’on ne capture le Joker que quand ledit Joker a envie de se faire attraper, et là, ce n’est pas le cas, j’ai d’autres choses à faire. Alors, je vous conseille de vous retirer si vous n’avez pas envie d’avoir des bobos ! Je compte jusqu’à dix ! Zéro… Un… Dix ! Oups, personne n’a dit qu’on n’était pas en binaire !

J’explose de rire, en plongeant derrière un bac à fleurs, et je dépose au sol un petit soldat automatique qui marche tranquillement en direction des gardes, et, arrivé à leur hauteur, libère une rasade de toxine Joker. Et je regarde les hommes s’effondrer, le visage déformé par un rictus tel que je les aime.
Je m’avance vers la porte, et je la défonce d’un grand coup de pied, et me retrouve face au directeur de l’asile.

J : Bonjour, Directeur, comment allez-vous ? Rassurez-vous, vous allez entrer dans la postérité, vous rendez vous compte ? Un directeur d’Arkham qui se fait abattre dans son propre bureau par l’être le plus recherché de Gotham ! Une dernière parole ? Quoi ? Que j’aille au Diable ? Que de violence verbale, très cher ! Bon, tant pis, ce seront les mots gravés sur votre épitaphe !

Je m’approche de lui, un révolver dans chaque main, persuadé que le bureau est piégé, ce qui, apparemment, n’est pas la cas.

J : C’est tout ? Pas de chausse trappe, pas de piège à loup, pas de trappe camouflée sous un tapis ? Trop facile ! Tant pis !

Je remarque que le directeur tente de sortir un flingue de son bureau, mais je ne lui laisse pas le temps d’agir, j’abats rapidement l’homme d’une salve de chacun de mes révolvers et je m’installe à son bureau, pianotant sur son ordinateur. Je remarque plusieurs choses qui me plaisent dans les dossiers. Puis, je prends le micro, tout en pianotant sur l’ordinateur.

J : Votre attention s’il vous plait, ici le Joker, je remplace le directeur qui vient d’avoir un petit accident. Je crains qu’il ne soit malencontreusement clamsé. J’aurais bien dit qu’il a cassé sa pipe, mais, apparemment, il ne fumait pas. Tout pour me contrarier. En tout cas, je viens d’ouvrir la cellule 875411, patient Joe Chill, vous êtes libre, je vous laisse filer jusqu’à vous savez où, nous nous y retrouverons. Mais avant, j’ai d’autres choses à faire !

Je m’installe confortablement dans le fauteuil. Et me mets à pianoter sur le clavier.

Je ne comprends pas ce qu’il se passe ici, Arkham est sensé être l’endroit le plus sécurisé de tout Gotham, et pourtant, les choses ne semblent pas entrer dans l’ordre. Et les alarmes qui ne se calment pas, ce n’est pas rassurant.
Je m’éloigne du secteur est, là où se trouvent enfermés les détenus les plus dangereux, et m’approche de la zone sécurisée, en me disant que je serai certainement plus à l’abri du côté de la zone administrative. Mais, je constate rapidement que ce n’est pas le cas, des cadavres de gardes jonchent le sol du hall, et je ne peux m’empêcher de remarquer le sourire qui déforme le visage de ces dépouilles.
Et, soudain, une voix irritante au possible se fait entendre dans les hauts parleurs. Le Joker, ce criminel fou qui se prend pour un humoriste, mais qui ne fait pas rire grand monde. Il annonce qu’il a pris le contrôle des lieux. Et pourtant, je ne remarque pas de complices à lui, aurait-il accompli cette forfaiture en solitaire ?
Il faut que quelqu’un l’arrête, et, ça, j’aurai du mal à le faire seule, surtout sans devoir dévoiler mon identité. Je n’ai pas ma cape sur moi, et, de plus, si Shadowheart intervient dans ces lieux, il sera aisé de faire le lien entre elle et moi. Je vais devoir jouer serré. En premier lieu, il me faut une diversion, quelque chose qui puisse occuper le Joker en attendant que je parvienne à le neutraliser, et quelqu’un qui puisse servir d’alibi, à qui je puisse laisser la gloire.
Je prends mon téléphone, et appelle directement le commissariat.

Rowena : Ici le procureur Delawney, depuis l’asile d’Arkham, il y a un gros problème, avec le Joker. Il est en pleine évasion et a, apparemment, descendu le directeur, et un grand nombre de gardes. Il faut que vous envoyiez du monde en urgence. Et vite, j’ai peur pour ma sécurité !

Je me glisse ensuite dans un couloir, pour essayer de me rapprocher du bureau de la direction, je souhaite en savoir un peu plus. Et, ne sait-on jamais, mettre cet individu hors d’état de nuire.

Après quelques minutes sur l’ordinateur, à m’assurer, via les caméras de sécurité, que Joe peut s’en aller sans anicroche, je pousse le vice jusqu’à lui commander un taxi, aux frais de l’asile, évidemment. Et, je me lève, et me dirige vers le cadavre de feu monsieur le directeur.

J : Désolé, très cher, je vais devoir te fausser compagnie. J’espère que je ne vais pas te manquer, enfin, tant pis.

Je cherche dans sa poche et en ressors une carte magnétique dorée, qui est une sorte de passe partout des lieux. Et, je m’approche de la sortie. Et, oui, je sais bien qu’il y a dans ces lieux, des secrets qu’il vaudrait mieux laisser dans l’ombre, pour l’éternité.
Je sors dans le couloir, et m’assois sur la rampe de l’escalier, me laissant glisser. Puis, je quitte le bâtiment, et traverse la cour d’un pas chaloupé, en direction de la petite bâtisse qui sert d’entrepôt. Je me doute bien que j’y trouverai quelques babioles sympa qui m’ont été confisquées autrefois, lorsque j’ai été retenu ici.
Je m’approche d’un mur blanc, sortant un feutre de ma poche, et j’écris en grandes lettre rouges « HA HA », et réitère l’opération sur diverses surfaces sur ma route. Je pense à ce que je veux faire, et je sens que je vais m’amuser.
M’amuser comme un petit fou !
J’abats encore deux gardes armés de fusils à pompe qui se trouvaient sur ma route, dommage pour eux, et je brise la nuque du troisième, après m’être glissé dans son dos.

J : Je dirais bien que c’est triste que vous soyez morts, cependant, ce serai mentir, et je n’aime pas ça. Au contraire, je trouve ça rigolo de vous occire. J’aime occire !

J’entends un autre garde qui s’approche, et je me glisse dans l’angle du bâtiment, et, au moment où il passe la tête pour voir ce qu’il se passe, je lui explose le crâne d’un grand coup de ma canne. Puis, j’ouvre la porte de l’entrepôt, et me glisse dedans.

J : Alors, qu’avons-nous là, un carton au nom de Pingouin, des jouets appartenant à Humpty Dumpty, ah, Humphrey, ça fait un bail ! J’en ai encore mal à la mâchoire de la beigne que tu m’avais mise. Et, qu’avons-nous là. Mon sac de farces et attrapes, je l’avais oublié, celui-là ! Content de te revoir, mon pote !

Il ne me reste plus qu’à me diriger vers la sortie du bâtiment, j’ai un projet qui promet d’être très marrant, pour moi, en tout cas !